Compliquer la vie sans s’expliquer

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Ceux qui font les frais de ce conflit de travail entre chauffeurs d’autobus et employeurs sont définitivement les élèves et les parents. C’est pour ses derniers que j’écris cet éditorial. L’impact du conflit sont nombreux; sur les repas, le temps d’étude, la vie au travail, les loisirs et plusieurs aspects de la vie de famille.

Pour les parents célibataires, ayant la garde de leurs enfants parfois à temps plein, cette perte de service, est atroce. Pour y arriver, l’entraide semble avoir été le moyen le plus efficace, reste que le budget, les heures de sommeil, le choix d’activité et parfois l’absence au travail ou à l’école, font les frais de ce conflit, qui au moment d’écrire ses lignes, dépasse quatre semaines. Comme nous l’avons démontré dans un reportage à la radio, certains parents ont des enfants dans deux écoles différentes, situés à 25 km de distance. On ne peut blâmer les chauffeurs d’autobus de vouloir de meilleures conditions et l’employeur doit avoir ses raisons de ne pas les accorder. Voilà tout le problème, quelle est la vraie position de l’employeur? Ce que j’ai retenu, ce sont les lacunes en communications, de la part de l’employeur, Sogesco. Il s’est dégagé de responsabilités envers ses vrais clients, les parents. Pas seulement le fait qu’il a offert peu de réponses, mais même quand il a communiqué, il manquait de clarté et il a refusé d’accorder des entrevues à la radio communautaire ou au Journal du Pontiac, reconnu pour leurs impartialités dans le traitement de l’information. À savoir ce que l’employeur peut cacher c’est une chose, mais de ne pas être capable de s’adresser à la population, c’est un manque de compréhension de ses responsabilités. À l’inverse, j’en profite pour féliciter le Centre de services scolaires des Hauts-Bois-de-l’Outaouais. Malgré les solutions limitées, on a voulu aider les parents. Le plus récent formulaire de remboursement distribué, est une preuve supplémentaire.

Lorsqu’on offre un service public, il va de soi qu’on est aussi responsable du service à la clientèle et ce même si ce n’est pas nous qui a décidé d’être en grève. C’est beau de dire au gouvernement qu’il doit intervenir, mais l’employeur a déjà réglé son contrat avec les centres de services scolaires. Sogesco, se doit d’être clair et de répondre aux questions des parents en accordant des entrevues aux médias. Oui à une résolution dans ce conflit, mais pas à n’importe quel prix. C’est beau d’offrir des contrats publics à des entreprises, mais ces entreprises doivent savoir comment agir. Étant dirigeant d’une entreprise d’économie sociale, je penche vers des solutions d’entreprises collectives, qui ont généralement des codes d’éthiques favorisant la transparence. C’est à réfléchir, mais si j’avais une compensation pour le moment, c’est aux parents et élèves que je serais prêt à la remettre.